Hélène se lance la première, Laurent commence à noircir la première page de son book de topo.
L’entrée est composée de grosses marches en descente qui donne sur une vire à équiper et la tête de puit. Pour la descente nous nous sommes servis des lignes de vie à gauche et à droite sur la paroi (corde en bon état).
Hélène équipe et Laurent fais la Topo, et moi ….je suis en Master Class !!! J’adore voir Hélène et Laurent équiper, se partageant trucs et techniques !
Je note bien que cette admiration n’est pas d’une réciprocité évidente… ;-)
Le statut de bleu est un statut particulier, on vous menace de vous laisser au fond en partant très très vite pour ne pas retrouver la sortie (bon sauf s’il y une dev. Là prévoir plus de temps), ou on vous fait passer dans l’eau en premier pour « voir si c’est profond ».
Ce statut permet de comprendre la suite. Je prends la tête, le couloir se rétrécit, on ne tient plus debout, on continue à genoux, en rampant, je ne vois pas la fin (petit papa Noël je ne dis pas non à une lampe…) et là je pose la question « LAUUURENTTTTTTTTTTTTTTT, t’es sûr qu’on peut se lever et faire demi-tour au fond ? –oui oui » . Le doute, nouvelle technique fourbe du spéléo ? Je continue, bon là je ne suis pas serein…..euh vache mais que c’est serré….bon ça me gave….j’ai éteins la lumière ou quoi ? …..et ….ben non le spéléo n’est pas fourbe. Une faille qui, si mes souvenirs sont bons, fait 11m de haut et 1m50 de large.
Dans le couloir menant à cette étroiture les parois ont des tâches blanches qui avec les gouttes d’eau et la lumière de nos casques donne une impression de constellation très sympathique. Après ce passage visuellement sympa un bruit suspect se fait entendre. On m’informe rapidement qu’en spéléo il se nomme, les marqueurs olfactifs. Nous voilà lancés les pieds dans l’eau dans une magnifique bataille de mauvaise foi. Nous ne trouvons pas le responsable et continuons.
A noter que des tâches bleues sur les parois nous ont laissées sans réponse.
Pause repas. Pas de fait notable enfin si…Grâce à Hélène nous avons pu fêter les 36 ans sous terre de Laurent et qui a eu le droit à un gâteau et avec les bougies SVP !!
Nous empruntons un nouveau couloir pour rejoindre le dernier puit. Pendant la traversée un frisson nous parcours, avons-nous chanté joyeux anniversaire pendant que Laurent soufflait ses bougies ? Nouveau désaccord.
Entrée du dernier puit. Laurent passe en premier. Pas de Spit. Laurent propose donc de s’amarrer à une poutre. Cette poutre qui retient des m3 de pierres juste au-dessus de l’entrée du puit. La même qui bouge dès qu’on met un pied dessus. Après avoir fait le tour des excuses probables pour expliquer la disparition de Laurent si un éboulement venait à survenir (fuite à l’étranger pour fraude fiscale, amours interdits…) et avoir conclu que déclencher un secours ne nous arrangeait pas pour cause de planning serré, on décide d’entamer la remontée.
Le spéléo est de nature curieuse et est assoiffé de connaissance. Sur ces bases Laurent et Hélène décident de parfaire leur technique de décrochage. Laurent sera la victime et Hélène sera la sauveteuse. Moi je regarderais. Alors vu du bas, c’est joli et difficilement compréhensible : « ta petite longe …clic….t’es accroché toi ?.....attend là ça va pas….clic clic et re clic…. ». Moi je cherche à comprendre pourquoi on ne chauffe pas les grottes. Après 10 petites minutes les revoilà à mon niveau.
J’entame donc la remontée et j’ai eu le droit à un nouveau surnom…jambe de bois ! (je crois que dans la hiérarchie des surnoms spéléo c’est un cran au-dessus du bleu). En effet, je confirme, avec le pantin c’est mieux !
Viens aussi le moment où je crois être entré dans la légende.. qu’on m’intronise dans un cercle très select…la salle secrète. Bon en fait la salle secrète c’est une salle qu’on n’a pas envie de topographier car c’est chiant. Donc elle est secrète.
J’ai eu peur à un moment et un seul, ce moment où je vois la terreur dans les yeux de Laurent, me suis-je mal assuré ? Quelle bêtise ais-je pu faire ? En fait non, Laurent venait de relever les yeux de son carnet Topo où, sur plus d’une demi-douzaine de pages, se suivent des chiffres.
Pour mon premier CR je n’ai pas fait de description chronologique car… je n’ai pas de mémoire ! Mais je retiens une très bonne journée, tellement bonne qu’on en a loupé nos impératifs horaires ! Mais une question me taraude…on y retourne quand ?!!!!!!!
TPSP 5h30
Michaël