Gérald, Christophe, Julien et Alain sont au garde à vous, ils n'attendent que nous. On retrouve nos compères sur l'aire de péage de Baume les Dames pour un conciliabule caféiné et on reprend le chemin, cette fois en convois, pour aller au petit Siblot!
Après un rapide demi tour, on trouve le sentier tant recherché. Il fait 4°C et les nuages se chamaillent et crachent encore. On prend connaissance de l'entrée du Gouffre, on distribue le matériel, le froid pique et glace et le vent s'engouffre sous nos pauvres équipements. En avant!
L'histoire continue mais on change de décors. Il fait sombre et le vent mécontent siffle au dessus de nos têtes. La température est plus clémente mais la roche abrupte nous nargue et nous tente. Gérald équipe la deuxième descente vers des profondeurs inconnues et hostiles. La salle est géante et la sensation de petitesse n'en est que plus grande. Gérald n'est plus qu'un point lumineux au loin, éclairant des monstres aux dents provocantes. On descend, on passe une déviation, le tintement des mousquetons bat la mesure de nos efforts. On progresse tout en descendant, un virage à droite nous mène face à un mur d'où pend un brin de corde sale. De l'escalade dans nos artères nous coulons dans une étroiture aux bords acérés. Elle aura raison de JP.
L'elfe de l'équipement s'affère en bas. Jessica voit revenir des angoisses mais non, elles n'auront pas le dernier mot, pas cette fois. La seconde salle est encore plus belle que la précédente. La tête tourne à celui qui la lève. On explore, on touche, l'imagination s'égraine comme ces gouttes qui tombent, nous aussi on se construit un monde. L'imagination nous permet même de voler, le réel de le concrétiser. Une tyrolienne bien exécutée sublime cette exploration qui termine en beauté.
Nounours nous attend, il faut remonter. L'étroiture se serait-elle resserrée?
Enfin la pause repas, il était grand temps. Chacun sort sa collation avec le sourire. Le partage en étendard et le repos du guerrier en flambeau.
Les victuailles terrassées, nous repartons à l'assaut, vers la sortie cette fois ci. La progression est facile, ça monte mais ça défile. Et puis.... Et puis vient la remonter du puits. Dur, dur... Ça pousse, ça tire, la dégaine franchie, on atteint Christophe. Sa voix rassure et réconforte, on trouve le courage laissé au fond du gouffre, pour continuer d'avancer alors que Gérald nonchalant nous indique qu'il y a 2 mètres un peu difficile à passer. Le trou d'entrée se profile, lui aussi a rétrécit sous la pluie visiblement. En réalité c'est un second accouchement mais l'air du dehors nous appelle et on lape la pluie qui goutte divinement sur nos visages. Oui les nuages pleurent toujours mais, haletants comme des chiens mouillés, on sort un par un. Où est passé JP? Ah oui, il sort de l'autre côté.....
e dimanche 29 Novembre de l'an 2015,
Très tôt ce matin, de petits êtres s'agitent en cherchant le fichu réveil qui les tire de leur sommeil. La journée s'annonce sous les meilleurs hospices mais la météo nous fait encore un caprice.
Le rêve s'achève quand je regarde l'heure dans mon auto, je suis en retard, je n'avais qu'à me lever plus tôt. Deux spéléos m'attendent déjà, se sont Valentin et Jessica. Tous trois partons retrouver notre doudou Nounours et notre mère à tous Pierrette. A cette station d'autoroute, avant l'achat du casse croûte, Jess s'offre un café "serré, noir, pur et sans sucre" pour éloigner ses doutes.